Nîmes
Musée de la Romanité et les Arènes.
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Le Musée de la Romanité a ouvert le 2 juin 2018. Son architecte est Elizabeth de Portzamparc. La façade carrée constituée de milliers de lames de verre sérigraphié rappelle le drapé d'une toge ou une mosaïque.
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Composé de 7 000 lames de verre translucide, le drapé souple de la façade conjugue la transparence moderne et la tradition d’un art majeur romain : la mosaïque. Elle évoque ainsi un élément central des collections du musée. Les reflets et les ondulations de cette mosaïque de verre évoluent selon les différents moments de la journée. Œuvre dans l’œuvre, la façade est animée par des reflets cinétiques, avec des variations subtiles en fonction de l’angle, des inclinaisons, des creux et bombés, qui accentuent son mouvement et la métamorphosent sans cesse au fil des heures et des saisons.
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Le bâtiment et le parcours muséographique s’organisent autour d’une rue intérieure qui s’inscrit sur les traces de l’ancien rempart d’Auguste, premier empereur romain. En son centre, un atrium de 17 m de haut révèle un fragment du propylée du Sanctuaire de la Fontaine, dans une reconstitution spectaculaire de ce lieu sacré datant de la fondation de la cité pré-romaine.
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Dans cet atrium de 17 mètres est exposé un fragment spectaculaire du propylée du Sanctuaire de la Fontaine, en allusion à la source originelle et à sa divinité, Némausus, qui ont donné naissance à Nîmes.
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Le musée se trouve en face des Arènes. Le dialogue établi s’exprime à travers un jeu d’opposition et de complémentarité : deux géométries, deux matériaux, deux modénatures se répondent. Face à la masse de pierre et au dessin magnifique des arcs verticaux que Rome a légués, le bâti rayonne en une présence claire, lumineuse, une architecture contemporaine fluide et diaphane dont les drapés horizontaux semblent en lévitation sur le site et sur le jardin archéologique.
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L'escalier à double révolution " à la Chambord".
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L'escalier à double révolution " à la Chambord".
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L'escalier à double révolution " à la Chambord".
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Double sépulture celte.
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Statue de guerrier casqué et en armes. Seconde moitié du Ve s. av. J. Nîmes, Grézan. C'est un guerrier car les Celtes ne représentaient pas les dieux sous une forme humaine et cette statue possède les attributs des guerriers celtes : casque à cimier, torque et pectoral.
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Bustes masculins avec torque et pectoral incisés, décor incisé et peint sur le socle VIIe-VIe s. av. J.-C. Sainte-Anastasie (Gard), Camp-Guiraud. La tête est assez grosse car chez les Celtes cette partie du corps était essentielle. Le menton proéminent est aussi un signe de force. La représentation de chevaux sur le socle montre qu'on a affaire à un personnage important.
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Les deux bustes masculins étaient accolés
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Bustes masculins avec torque et pectoral incisés, décor incisé et peint sur le socle VIIe-VIe s. av. J.-C. Sainte-Anastasie (Gard), Camp-Guiraud. La corne pourrait être la représentation d'un carnyx, la trompette de guerre celte.
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Oenochoé subgéométrique. Le Marduel, St Bonnet (Gard) Troisième quart du Ve siècle av. J.-C.
Petite cruche massaliète en céramique claire peinte. Espeyran. Saint-Gilles (Gard). IVe s. av. J.-C.
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Au fond, Oenochoé subgéométrique. Le Marduel, St Bonnet (Gard) Troisième quart du Ve siècle av. J.-C. et Urne non tournée avec couvercle. Roque de Viou, St Dionisy (Gard) Première moitié du IVe siècle av. J.-C.. Au milieu, Trousse de toilette en fer (spatule, pince à épiler, scalptorium). Roque de Viou, St Dionisy (Gard) Dernier quart du IVe siècle, Tasse à anse à décor peint Roque de Viou, St Dionisy (Gard). Troisième quart du IVe siècle av. J.-C., Coupe à anse à décor peint Mauressip. St Côme et Maruéjols (Gard) - Première moitié IVe siècle av. J.-C. et Petite cruche massaliète en céramique claire peinte. Espeyran. Saint-Gilles (Gard). IVe s. av. J.-C. Devant, Disque en bronze à rebord perlé. La Jouffe, Montmirat (Gard). VIe - Ve s. av. J.-C., Fragments de vases attiques à figures rouges. Mauressip, St Côme et Maruéjols (Gard). Première moitié IVe siècle av. J.-C. et Fibule à pied replié sur l'arc. Roque de Viou, St Dionisy (Gard) Deuxième moitié du IVe siècle av. J.-C.
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Une maison gauloise, telle qu’elle a été retrouvée sur le site de Gailhan. Sbandonné brutalement vers 420 av. J.C. cette ferme illustre la vie quotidienne d’une famille, un couple et sa descendance non adulte. L'habitation comprend une pièce pour conserver les provisions dans des jarres, ranger la vaisselle et préparer les aliments autour d'une meule, et une salle pour le repos et les repas autour du foyer. Toutes les poteries sont modelées, sauf deux qui ont été obtenues par tournage et qui doivent provenir d'un autre lieu, le tour n'étant pas connu des celtes.
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Une maison gauloise, telle qu’elle a été retrouvée sur le site de Gailhan. La salle pour le repos et les repas autour du foyer.
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Pierre, avec alvéoles céphaloïdes.
Très nombreux sont les oppida du Midi gaulois qui livrent des restes crâniens d'adultes et d'adolescents à partir du IVe s. av. J.-C. On les trouve dans des lieux publics ou collectifs, exposés dans des salles, installés près des remparts, comme au Cailar près de Nîmes, et notamment accrochés aux portes d'entrée, mais aussi gardés dans des maisons. Des têtes coupées d'hommes morts sont aussi représentées dans la pierre auprès de statues dédiées à la gloire de héros locaux, comme par exemple à Entremont près d'Aix-en-Provence. Tous ces témoignages peuvent être rapportés à la décollation d'ennemis vaincus, et à la conservation et à l'ostentation de ces trophées par les vainqueurs, selon des usages relatés par Poseidonios, historien grec qui parcourut la Provence au IIe s. av. J.-C. Cette pratique bien répandue rappelle clairement la vaillance des habitants du lieu et cherche à impressionner les étrangers.
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Frise avec têtes coupées. IIe siècle avant Jésus-Christ. Nîmes, amphithéâtre, en remploi dans une maison.
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Linteau avec alternance de têtes coupées et de chevaux. Milieu IIe siècle avant Jésus-Christ. Nages-et-Solorgues.
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Le Cailar, un dépôt de têtes coupées et d'armes gauloises du IIIe s. av. J.-C.
L'habitat du Cailar se trouvait durant l'âge du Fer au bord de la vaste lagune, aujourd'hui disparue, qui occupait tout le sud du département du Gard. La mise au jour en 2003 d'un dépôt d'armes et de têtes coupées fait du Cailar un site fondamental pour comprendre les pratiques rituelles gauloises en relation avec le monde guerrier. Les archéologues ont révélé la présence d'un vaste espace ouvert, à l'intérieur de l'habitat, dans lequel des dépôts successifs se sont échelonnés durant tout le IIIe s. av. J.-C. Ont été mis au jour une cinquantaine de crânes humains témoignant de la pratique des Gaulois de couper les têtes de leurs ennemis sur le champ de bataille et de les ramener chez eux pour les exposer, comme ici, à l'air libre. Les objets en métal découverts comprennent une centaine de pièces appartenant à la panoplie militaire du guerrier gaulois du IIIe s. av. J.-C.: épées, lances et javelots, boucliers, fourreaux et chaînes de suspension de fourreau en fer.
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A droite, chaîne de suspension de fourreau en fer (composée d'un élément court et d'un élément long). A côté, bouterolle de fourreau en fer (partiellement restaurée). Au-dessous, entrée de fourreau en fer, avec le pontet pour sa suspension, pliée et découpée.
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Epitaphe gallo-grecque.« Eskîngorix, fils de Condillos ». IIe - ler s, av. J.-C. Nîmes, quartier de Camplanier, XVIIIe s.
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Sépultures des IIe et Ier s. av. J.-C.
Les sépultures des IIe et Ier s. av. J.-C sont dispersées dans la campagne nîmoise à proximité des voies antiques. Les tombes prennent la forme de fosses rectangulaires, parfois coffrées de dalles et ne sont pas remplies de terre mais possèdent à l'origine une couverture en pierre ou en bois. La pratique de la crémation est la plus répandue: seule une petite partie des ossements brûlés est dispersée dans la tombe ou placée dans un coffret. Les funérailles comprennent un sacrifice et un banquet. Le mobilier lié au rituel funéraire (vases à parfums, à boire, dépôts alimentaires) est ensuite brisé et dispersé dans la tombe ou déposé sur des banquettes en bois. Des objets personnels du défunt accompagnent ces dépôts rituels.
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Inscription en l'honneur de Marcus Agrippa 20-19 av. J.-C.
Marcus Agrippa, ami et gendre d'Auguste, séjourna en Gaule, notamment à Nîmes, en 20 et en 19 avant J.-C. Il a dû offrir à la colonie de Nemausus un monument dont cette inscription rappelle le souvenir. Calcaire Nîmes, Fontaine, 1740
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La voie domitienne est une artère majeure de la Gaule. Son tracé reprend une route qui conduisait en péninsule ibérique jusqu'aux bords de l'Océan et qui aurait été empruntée par Hercule lors de ses travaux. Elle prolongeait une route franchissant les Alpes au Mt Genèvre, puis le Rhône entre Tarascon et Beaucaire. Elle fut réaménagée par Domitius Ahenobarbus lors de la conquête de la Gaule méridionale : une borne portant son nom provient de Treilles, au sud de Narbonne. Elle fit l'objet d'autres améliorations à l'époque augustéenne, ce qu'indiquent de nombreuses bornes milliaires (1000 pas » environ 1600 mètres) entre Beaucaire et la région montpelliéraine. Elle franchissait les Pyrénées au col de Panissars près du Perthus. Elle était jalonnée d'étapes ou relais: un des mieux connus se trouvait auprès du site d'Ambrussum, sur le Vidourle. Son utilisation dépasse l'époque antique, que ce soit sur son trajet propre ou sur des parcours voisins, appelés «cami roumieu» ou «cami de la moneda».
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Bornes milliaires.
La création de la Narbonnaise. La conquête de la Gaule méridionale est postérieure à celle de la péninsule ibérique. Rome protégea d'abord Marseille : en 125, les Salyens furent vaincus et Entremont, leur place forte, détruite. Une coalition gauloise fut ensuite défaite, et de la vallée du Rhône, le proconsul Domitius Ahenobarbus alla dans le Languedoc occidental, où aboutissaient les trafics de la péninsule ibérique et d'Italie. La soumission des peuples dura tin demi-siècle. Au temps de César (59-49 av. J.-C.), appelée Gaule transalpine, la province aida à la conquête de la Gaule intérieure. Profondément transformée ensuite par la création de colonies de vétérans et par celte de colonies latines (dont Nîmes), enfin par le développement urbain, elle devint, aux côtés des Trois Gaules, la Gaule Narbonnaise, ce qui rappelle le rôle de Narbonne, sa capitale. Auguste transféra son administration au peuple romain, confiant au Sénat la responsabilité de son gouvernement, exercé par un proconsul.
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Milliaire d'Auguste. 3 av. J.-C. Sur la voie Domitienne. Milhaud, Gard.
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Milliaire d'Antonin le Pieux. 144-145 ap.J.-C. Sur la voie Domitienne. Nîmes, Saint-Cézaire.
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À Nîmes, avant le Ier siècle de notre ère, les Nîmois s'abreuvaient à la source présente en ville, une source sacrée dédiée au dieu Nemausus qui donna son nom à la ville. Cette source est une résurgence des eaux de pluies qui s’infiltrent dans les sols karstiques des garrigues, au nord de la ville. Plus tard les Romains l’intégrèrent dans l’Augusteum. Ils construisirent le bassin avec ses deux escaliers semi-circulaires en pierre, afin de lui donner un caractère plus monumental. A proximité se dressait certainement un petit temple, en haut (temple de Diane ?). Le bassin était entouré d'un portique auquel on accédait par un prorpylée. Dès la fin de l’empire romain, le site fut abandonné et finit par être enseveli. Malgré ce, au XVIIIe s., l’eau de la source jouait toujours un rôle primordial. Elle alimentait les ateliers des teintureries, une des principales activités économiques de la ville, organisée autour de l’industrie du tissu. Nîmes était en pleine expansion et des travaux pour augmenter le débit et assainir l’eau de la Fontaine étaient devenus nécessaires. A cette occasion les ruines romaines furent remises à jour et on redécouvrit le petit théâtre à droite.
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Le forum et la Maison Carrée, temple dédié à Lucius et Caius, fils et petit-fils adoptifs d’Auguste, récemment restaurée.
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Conception et construction de l'Amphithéâtre. Les sources anciennes (De Architecturade Vitruve) et l'étude des monuments (El Jem, Arles, Nîmes) permettent de reconstituer les grandes étapes de la construction d'un amphithéâtre. La conception du plan et la mise en place des fondations précédaient la construction de l'élévation. Des blocs de pierre acheminés depuis les carrières étaient hissés au moyen d'engins de levage. Les voussoirs des arcs étaient montés sur des cintres et les voûtements étaient réalisés au moyen de coffrages.
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Protomés de taureau. Ier s. Moulages de sculptures soutenant le fronton de la travée 1 de l’amphithéâtre de Nîmes.
La colonie latine de Nîmes fut fondée par César (COL NEM), à l'emplacement de la ville chef-lieu des Volques Arécomiques. Elle différait des colonies de droit romain (Arles ou Narbonne) dans lesquelles avaient été établis des citoyens romains, notamment des légionnaires. Elle amalgamait à une population locale, dont une partie disposait déjà du droit de cité romaine, des familles venues d'Italie. Les institutions permettaient l'assimilation progressive de l'ensemble de la population, l'élection aux magistratures donnant accès à la citoyenneté romaine. À l'époque d'Auguste (en 22 av. J.-C.) vingt-quatre agglomérations environnantes furent rattachées à la colonie qui s'appela dès lors colonia Augusta Nemausus (COL AVG NEM).
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Protomé de taureau. Ier s. ap. J.-C. Moulages de sculptures soutenant le fronton de la travée 1 de l’amphithéâtre de Nîmes
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Relief avec combat de gladiateurs. Ier s. ap. J.-C. Moulage d'un relief ornant l'un des parapets de la galerie du premier étage de l'amphithéâtre de Nîmes.
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Relief avec la louve romaine allaitant Romulus et Rémus. Ier s. ap. J.-C. Moulage d’un relief ornant un pilastre de la travée 9 de l'amphithéâtre de Nîmes.
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Portrait masculin, Alexandre (?). Les traits virils, l’anatomie charpentée et la coiffure léonine de ce portrait rappellent les représentations d’Alexandre. Les mèches frontales relevées, appelées anastola 'sont caractéristiques. Le regard levé et le mouvement vif expriment la force de son caractère et la fulgurance de son destin. Cette œuvre a pour modèle le type d’Alexandre Boston-Capitole dont, l’original est daté des années 150-100 av. J. C. Il présente une forte idéalisation des traits et un rapprochement formel avec les représentations d’Hélios liés à une volonté d’assimilation entre le dieu solaire et le personnage. Cette assimilation apporte une aura divine à Alexandre. Fin Ier s. - première moitié du IIe s. ap. J.-C. Marbre blanc
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Stèle funéraire du gladiateur rétiaire Lucius Pompeius. «Gladiateur rétiaire. Lucius Pompeius, ayant combattu (ou ayant été couronné) neuf fois, né à Vienne, mort à 25 ans (repose ici). Optata, sa femme, a, de ses deniers, fait faire ce tombeau ». Nîmes, angle des rues de Saint-Gilles et Charlemagne, 1910. Stèle funéraire du gladiateur myrmillon Calistus. «Le myrmillon Calistus, mort à 20 ans (repose ici). Son compagnon a fait faire ce tombeau ». Nîmes, 1903. Stèle funéraire du gladiateur thrace Aptus. «Gladiateur thrace. Aptus, né à Alexandrie, mort à 37 ans (repose ici). Optata, sa femme, a, de ses deniers, fait faire ce tombeau ». Nîmes, rue Charlemagne, 1878. Inscription de T. Crispius Reburrus (moulage). « Titus Crispius Reburrus a fait». Cette inscription gravée sur une plaque en calcaire est insérée, en deux exemplaires dans les parements des murs des galeries aménagées dans le sous-sol des Arènes. Elle indique probablement le nom de l'architecte qui a réalisé ces espaces techniques dont la fonction était liée à l'organisation des spectacles programmés dans l'amphithéâtre.
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Médaillon de Cavillargues. Le médaillon décorait un vase produit entre le IIe et le milieu du IIIe s. ap. J.-C. Il a été trouvé en 1845 retaillé et réutilisé comme couvercle d’une urne funéraire. Il représente un combat entre deux gladiateurs, EROS le rétiaire à gauche et XANTHUS le secutor à droite. Le rétiaire de face pointe son trident vers la jambe droite de son adversaire. Le secutor de dos avance vers le rétiaire. En arrière-plan se trouvent l'arbitre au centre, le commanditaire des jeux à droite, les porteurs de pancartes avec les noms des gladiateurs aux bords droit et gauche du médaillon. À la gauche du public (en haut au centre) est écrit STANTES MISSI signifiant qu'il réclame que les deux gladiateurs soient épargnés.
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Reconstitution de la domus Villa Roma.
En 1991-1992, les fouilles réalisées sur le site de Villa Roma à Nîmes ont permis de mettre au jour, près de la source de la Fontaine, un quartier d'habitations d'époque romaine exceptionnellement bien conservé. Situé sur la pente d'une colline, le quartier s'adapte à une topographie contraignante grâce à l'aménagement de terrasses et d'escaliers. Son évolution chronologique comprend trois phases situées entre la fin du Ier s. av. J.-C. et le milieu du IIe s. ap. J.-C. ; elle témoigne de l'intégration progressive d'influences gréco-romaines dans la conception de l'habitat mais aussi des fluctuations du niveau social des habitants sur quelques siècles. Sous le Haut-Empire, aux Ier et IIe s. ap. J.-C, on compte un bâtiment public et plusieurs îlots d'habitations, les maisons situées en bas de pente étant les plus spacieuses et les plus richement décorées. Les sols sont souvent constitués de terrazzo et les murs couverts d'enduits peints, parmi lesquels la « peinture aux grotesques ».
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Reconstitution de la domus Villa Roma. Ce personnage nu est sans doute un héros.
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Reconstitution de la domus Villa Roma.
L’habitat et le décor privé. À la fin du IIe s. av. J.-C., Rome conquiert la future province de Narbonnaise et la société indigène subit dès lors un processus de romanisation qui a un impact important sur l'évolution de l'habitat dès le Ier s. av. J.-C. Plans, techniques de construction, modes décoratives empruntent progressivement aux modèles gréco-italiques à Nîmes et dans les agglomérations situées sur son territoire, comme Brignon. Dans certains quartiers de la ville (Villa Roma ou Jean-Jaurès), les habitations comportent désormais des éléments caractéristiques de la maison romaine (domus) : toitures en tuiles, cours à portiques, étages, des pièces plus nombreuses et parfois décorées de mosaïques de sol et d'enduits peints muraux dans les milieux aisés.
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Statue fontaine de Neptune. Cette statue, datée du IIe s. ap. J.-C. représente Neptune selon le type du Latran, réinterprétation d'un prototype de Lysippe, célèbre sculpteur grec du IVe s. av. J.-C. Réalisée dans un calcaire local elle est de facture régionale. Le travail de sculpture est soigné. Dans la main gauche, il faut restituer la hampe d'un trident. Par rapport au modèle, le sculpteur a réduit la profondeur en redressant le torse pour l'insérer dans une niche étroite. La jambe droite repose sur un appui en forme de navire de guerre. Un jet d'eau sortait de l'orifice percé dans le navire et tombait dans un bassin en contre-bas. Le manteau et le socle étaient peints (traces de rouge et de bleu).
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Le navire de guerre est orné sur sa coque d'un triton et d’un dauphin.
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Salle de réception, domus de Penthée
Retrouvée lors de fouilles archéologiques à Nîmes en 2007, la mosaïque de Penthée était dans un état de conservation remarquable. Dans le fond de la pièce, un damier noir et blanc correspond sans doute à l'emplacement du lit de repas. Du côté de l'entrée, un rinceau à volutes symétriques se développe du pied d'un cratère. Les ellipses accueillent deux couples de quatre espèces, de sorte que chaque coussin d'angle est flanqué de quatre oiseaux différents. Aux angles, deux couples de canards colverts. Des perdrix sont disposées sur un axe perpendiculaire à celui de perruches à collier, reconnaissables à leur bec retroussé, au plumage vert à collier rouge-orangé et à la longue queue.
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Mosaïque de Penthée
Sur les bords, des masques de théâtre. Deux masques figurent la Tragédie. Dans l'axe perpendiculaire se trouvent deux autres personnages du cortège de Dionysos incarnant la Comédie : Pan (au premier plan) et Silène, au fond. Dans les coussins d'angle se tiennent les Ménades, qui apparaissent ici de façon traditionnelle, couronnées de lierre et vêtues de voiles qui laissent apparente leur nudité. Dansant, elles tiennent le thyrse dionysiaque et jouent du tambourin. Au-dessus des masques, les 4 saisons : du côté de l'entrée, le Printemps se reconnaît à sa couronne végétale. À droite, l'Été porte une couronne d'épis de blé. Au fond l'Automne, on devine une couronne de vigne. À gauche, un personnage encapuchonné et coiffé de roseaux figure l'Hiver.
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Mosaïque de Penthée
Autour de la scène centrale, quatre huppes marchent bec pointé à terre. Le personnage terrassé implore le personnage qui, en arrière plan, lui assène un coup de thyrse. Cette scène illustre un épisode de la légende de Dionysos. Désireux d'installer son culte à Thèbes, sa ville natale, le dieu veut aussi punir les soeurs de sa mère, Sémélé, d'avoir nié qu'il est fils de Zeus. Il frappe les Thébaines de délire, qui partent en bacchanale célébrer les mystères du dieu. Penthée qui est le cousin de Dionysos par sa mère Agavé, est également le roi de Thèbes et s'oppose à la propagation de ce culte. Résolu à disperser les Bacchantes, il va épier les rites auxquels elles se livrent. Sa propre mère l'aperçoit mais le prend pour un animal sauvage. Les Bacchantes lui donnent alors la chasse et le tuent. Les masques incarnent la Tragédie et la Comédie que préside le dieu des fêtes théâtrales. L'association des Saisons à Dionysos repose sur une thématique commune de la vie renaissante. Les Ménades sont littéralement « les femmes possédées » du dieu. Enfin, punis de l'avoir méprisé, les personnages de la scène centrale vont, sous son emprise, lui assurer un triomphe en se brisant l'un par l'autre.
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Les Arènes vues de l'intérieur du musée.
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Un « cubiculum » (ou chambre à coucher). Sa mosaïque a retrouvé son décor mural coloré et son mobilier.
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Tête d'enfant esclave africain Ier-IIe s. ap. J.-C. Marbre.
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Figurine d'enfant esclave africain vêtu d'un cucullus Ier-IIe s. ap. J.-C. Marbre.
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Mosaïque.
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Mosaïque.
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Mosaïque.
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Mosaïque.
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Mosaïque.
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Statue de vieux pêcheur. Cette statue en marbre est issue du courant alexandrin d'époque hellénistique représentant les petites gens de manière caricaturale. Ces images ainsi que les reliefs funéraires nous montrent les tenues portées par les travailleurs et les esclaves d'époque romaine. La tunique ( tunica)est le vêtement souple et pratique pour le travail le voyage, les activités en extérieur ou pour rester à la maison. Elle est faite de lin ou de laine, de longueur variée, avec ou sans manches, ceinturée à la taille. Elle peut se porter avec un manteau court, en laine, avec ou sans capuche, des sandales ou des bottines. Certains portent seulement un pagne autour des hanches. Fin du Ier s. - première moitié du IIe s. ap. J.-C
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Statue féminine dite d'Antonia Minor. La coiffure et les traits de cette statue rappellent les portraits d'Antonia Minor. mère de l'empereur Claude. Mais l'emploi du calcaire local semble infirmer cette identification. La tenue est celle dévolue à la citoyenne romaine dans sa vie publique, elle est composée d'une longue robe ceinturée (stola), d'un manteau ample (palla) et de chaussures en cuir fermées (calceoli). D'après la loi, la femme mariée doit porter un voile sur la tête et les cheveux tressés. Cette tenue, qui la couvre entièrement, symbolise les vertus exigées des femmes : fidélité, pudeur, dignité. La longueur de la robe, tombant jusqu'aux pieds, et les boucles d'oreilles sont indicateurs d'un milieu aisé. Première moitié du Ier s. ap. J.-C.
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Stèle à portraits : épitaphe de la flaminique LICINIA FLAVILLA et du quattuorvir SEXTUS ADGENNIUS MACRINUS. Fin Ier - début IIe s. ap. J.-C. Nîmes, dans une maison voisine de l'amphithéâtre, 1823.
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Amulettes en pendentif de forme phallique IIe-IVe siècle après Jésus-Christ bronze.
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9. Fragment de figurine d'enfant souriant appelée risus Ier- IIIe s. ap. J.-C. Terre blanche de l'Allier. 10. Figurine de sanglier. Époque romaine. Bronze. 11. Clochettes Époque romaine Bronze. 12. Amulette en pendentif avec main et phallus IIe - IVe s. ap. J.-C. Bronze.
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Monument funéraire à portraits Nîmes, « triangle de la gare », 2011. Fin du Ier s. ap. J.-C. Julia Privata a fait réaliser ce tombeau «de son vivant, pour elle-même et pour les siens», dont les portraits sont sculptés, accompagnés de leurs épitaphes : Julia Privata, Porcia Quartina sa petite-fille, Quartinus son époux, Sextus Porcius Jutinus son petit-fils, Helvia Quartina sa fille, Sextus Porcius Hecataeus son gendre, Sextus Porcius Julianus son autre petit-fils dont le nom est gravé en haut du monument mais dont le portrait n’est pas conservé.
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Urnes funéraires Ier - IIe siècle après Jésus-Christ. Verre.
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Urne funéraire Ier - IIe siècle après Jésus-Christ. Verre.
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Le sarcophage de Valbonne.
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Le combat de monstres. Sur ce relief, un griffon agrippe de ses serres un monstre aux dents acérées. Le style cubiste avec une forte géométrisation des formes confère une grande puissance à la scène. L'oeuvre peut être attribuée à Benedetto Antelami qui a travaillé dans les cathédrales de Fidenza et de Parme. L'utilisation d'une file de trous de trépan pour souligner les courbes et les ondulations des corps se retrouve à Fidenza. Il a pu réaliser ce décor lors d'un voyage qu'il aurait fait dans le Midi de la France, jusqu'à Perpignan, après ses travaux à Parme en 1178 et avant ceux de Fidenza en 1180-1190. Ce relief devait probablement être placé en pendant avec un autre selon une disposition que l'on peut voir à Fidenza. Seconde moitié du XIIe s. Calcaire
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Fragment de frise avec la Tentation, moulage. XIIe s.
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La Tarasque
Blocs avec décor en semi-méplat. Cet ensemble de dix blocs ornait l'église Saint-Martin- des-Arènes détruite au XIXe s. lors du dégagement du monument romain. Le sculpteur, André Vasal du Puy-en-Velay, ne semble pas avoir été un professionnel comme le montre sa maladresse, amplifiée par la dureté du matériau impropre à la sculpture. Sur plusieurs scènes, il s'est représenté et a gravé son nom, contrairement à l'usage de son époque. Les scènes représentent des épisodes de la Bible, des saints, un ermite et une scène de chasse au faucon. La présence de blasons laisse penser que des donateurs ont aidé à la réalisation de la frise. XIVe. Calcaire.
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Au Moyen-Âge, l’amphithéâtre avait été transformé en quartier d’habitation. Lors de la destruction de ces habitations (1786-1809), un particulier a récupéré une série de blocs sculptés du XIVe siècle issus de l’église St-Martin des Arènes qui mêlent les inspirations profanes et religieuses.
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Saint Christophe.
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La Crucifixion.
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La Passion.
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Couronnement de St Louis.
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De gauche à droite : l'église Saint Paul, la Tour Magne, le lycée Daudet et les Arènes.
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De gauche à droite : l'église Saint Paul, la Tour Magne, le lycée Daudet et les Arènes.
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Le jardin est structuré en trois niveaux correspondant aux trois grandes époques historiques présentées dans le Musée. Pour chaque période, arbres, arbustes et plantes vivaces ont été choisis en fonction de leur époque d’introduction, au gré des échanges, des influences ou des occupations. En bas, à droite, la Période préromaine (VIIe siècle à la fin du IIème avant JC). La Gaule adopte la polyculture et on assiste dans la région à la naissance d’une « agriculture méditerranéenne ». Des espèces annuelles sont cultivées : des céréales, des légumineuses et ponctuellement de la vigne.
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Période romaine (Ier siècle avant JC au Ve après JC). Les romains, dans l’Antiquité, étaient de grands consommateurs d’épices et d’herbes aromatiques et possédaient une excellente connaissance des plantes médicinales. En arrivant en Gaule, ils introduisirent de nouvelles plantes. Acanthes, cyprès, lauriers, buis et romarins forment l’essentiel de la palette végétale romaine. Au premier plan, le rempart romain, qui jouait aussi le rôle de limite spirituelle.
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En haut, époque post-romaine et son legs (VIe siècle au XVe siècle). Après la chute de l’empire romain d’Occident en 476, l’héritage culinaire, médicinal et botanique résiste aux invasions et aux migrations de population (du IVe au VIe siècle). L’apport de la civilisation arabe dans le domaine des sciences et notamment la botanique et la pharmacopée, la traduction qu’elle livre de textes scientifiques grecs anciens assurent une véritable renaissance. Au fond, l'ancien Hôtel Dieu.
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Soubassement d'une tour romaine.
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Les Arènes.
Les arènes de Nîmes sont un amphithéâtre romain construit vers 90 après J-C. Sa fonction est alors d’accueillir des divertissements pour la population de la colonie de Nemausus. La façade est rythmée par des pilastres, au premier niveau, et des colonnes engagées d’ordre dorique au second.
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Les Arènes.
Après l'interdiction des combats de gladiateurs en 404, les arènes furent transformées en forteresse par les Wisigoths. Lors des Grandes Invasions, il se transforme en village fortifié où la population va se réfugier, puis constitue du Moyen Âge jusqu'au XIXe siècle un quartier avec ses rues et ses boutiques. Au XIXe siècle, le monument est dégagé puis reconverti en arène en 1863.
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L’Amphithéâtre est construit en pierres calcaires provenant des carrières locales. La pierre de Barutel est un calcaire compact, dur, à grain fin de couleur blanche ou grise. Pour la construction de la façade de l’Amphithéâtre, les Romains ont utilisé de grands blocs, posés à sec avec des joints très fins. La pierre de Roquemaillère, calcaire identique au précédent, de couleur blanche, bleuâtre ou grise, est surtout mise en œuvre sous forme de moellons, montés à la chaux, dans des massifs en maçonnerie. La façade a conservé son attique de couronnement avec colonnes engagées et 60 arcades à chacun des deux niveaux.
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La façade, composée de deux niveaux de 60 arcades superposées et d’un attique séparés par une corniche, mesure 21 m de haut. Au sommet de la façade, on observe des pierres en saillie trouées qui servaient à fixer le velum qui pouvait s’étendre au-dessus des gradins pour protéger le public du soleil ou de la pluie.
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La louve romaine allaitant Romulus et Rémus.
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Une entrée surmontée de deux bustes de taureau.
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Deux bustes de taureau surmontés d'un fronton triangulaire.
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Un vomitorium ou vomitoire. De nombreux escaliers et 5 galeries circulaires permettent une circulation optimale.
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De nombreux escaliers et 5 galeries circulaires permettent une circulation optimale. Les vomitoria sont réunis entre eux par des escaliers, ce qui évite la confusion et l’engorgement lors de l’afflux de spectateurs.
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Sous la piste, se trouve la salle cruciforme qui est les coulisses souterraines destinées à faire apparaître décors, gladiateurs et animaux sur la piste, lors des spectacles antiques.
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En plan, l’édifice se présente comme une ellipse de 133 m de long sur 101 m de large, avec une piste centrale de 68 m sur 38 m.
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La cavea, entourant la piste, divisée en 60 travées rayonnantes et 34 rangs de gradins, pouvait accueillir 24 000 spectateurs. Les 34 rangs de gradins de la cavea sont répartis en quatre maeniana horizontaux, séparées par un couloir de circulation et un muret, appelé balteus. Chaque maenianum était réservé à une classe sociale de la société nîmoise, à savoir les plus aisés aux premiers rangs et les plus modestes aux derniers rangs, et chacun desservi par une galerie voûtée, appelé vomitorium.
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Histoire des restaurations. XIXe siècle : Les premiers travaux sont réalisés au début du siècle sous la direction de Stanislas-Victor Grangent, ingénieur des ponts et chaussées : renforcement de linteaux au premier étage, reconstitution de nombreux escaliers d'accès à la galerie supérieure et aux gradins, dégagement de la piste. Lors de sondages, il découvre le sous-sol de la piste sans pouvoir le dégager complètement. En 1864, l’architecte Henri Revoil dégage le sous-sol de la piste, appelée salle cruciforme en raison de sa forme. A la fin du XIXe siècle, l’intérieur de l'amphithéâtre présente un aspect proche de l’état actuel.
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XXe siècle : De 1935 à 1945, La consolidation des linteaux constitue l’essentiel des travaux à côté d’interventions ponctuelles sur les pilastres, arcs et voûtes de la galerie du rez-de-chaussée. De 1953 à 1954 et de 1960 à 1968, se succèdent plusieurs opérations limitées portant sur la consolidation des maçonneries de la façade extérieure.
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Et un bon gâteau des rois pour clôturer cette belle journée. Il est à noter que la forme du gâteau rappelle celle des arènes.... Mais il vaut mieux manger l'arène que s'y faire dévorer.
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